
Au cours des trois dernières décennies, le processus d’embarquement à bord des avions est devenu une question de plus en plus importante pour les compagnies aériennes et les passagers. Depuis le début de l’ère des jets pour le transport aérien le nombre de passagers embarqués par minute a chuté de moitié.
La cause principale du délai reste le temps d’installation du passager à son siège avec ses bagages à main, et parfois vêtements, à caser dans les compartiments ou sous le siège. Pendant cette opération l’allée est bloquée pour les autres passagers. Quand la politique tarifaire des compagnies aériennes concernant les bagages en soute a évolué vers une réduction du poids forfaitaire et une augmentation des tarifs pour les kilos ou bagages supplémentaires les passagers ont naturellement embarqués avec plus de poids et de bagages en cabine. Une étude réalisée par Nyquist & McFaddenen en 2008 estimait que le temps supplémentaire d’un passager ayant deux bagages à main était de 60% plus long qu’un passager sans bagage.
Le temps d’embarquement est souvent la cause du retards au départ d’un vol. Et même si sur les trajets long-courriers il peut être parfois rattrapé c’est beaucoup moins le cas sur le réseau des court-courriers. Une autre étude de 2010 faite par Ball avance une perte de 7 milliards d’euros, rien qu’aux États-Unis, engendrée par les retards.
Bien entendu les compagnies se sont penchées sur cette question et ont adopté diverses stratégies. La plus répandue consistant à remplir l’avion par les rangées du fond en invitant les passagers à embarquer par bloc de rangées. C’est un choix qui semble tomber sous le sens. pour autant cela n’a pas empêcher différentes études sujet. On peut citer celle de Van Landeghem & Beuselinck de 2002 qui reprend cette stratégie mais l’affine en faisant embarquer d’abord les passager de la rangée hublot, puis du milieu et enfin du couloir. Pour sa part l’étude Audenaert de 2009 a obtenu les meilleurs résultats en faisant embarquer d’abord les passagers avec le plus de bagages en cabine.
Certaines études sont allées encore plus loin. A ce titre celle de Steffen de 2008 se différencie puisque les passagers embarquent nominalement (ou par leur numéro de siège). Ici la méthode consiste, pour un mono-couloir avec range de 6 sièges, à à faire monter le premier passager qui a le siège hublot de la dernière rangée du côté droit. Puis le suivant qui est assis deux rangées avant ainsi de suite. Quand la rangée de droite est terminée on passe au côté droit. L’embarquement se poursuit avec le passager qui est assis au hublot côté droit à l’avant-derrière rangée suivi par le passager deux rangées avant ainsi de suite. Quand tous les sièges côté hublot sont occupés la méthode reprend avec les sièges du milieu puis ceux côté couloir.






La méthode de Steffen fonctionne aussi pour un avion avec deux couloirs. Dans ce cas on considère chaque couloir à part et les sièges du milieu sont séparés en deux et affectés à chaque couloir.
Cette solution a connu deux variantes encore plus efficaces. La première consiste à faire embarquer dans ce même ordre d’abord des passagers sans bagage cabine, puis ceux avec un seul bagage puis les autres. Sachant que l’embarquement des passagers sans bagage est plus rapide le remplissage de l’avion est plus rapide au début qu’à la fin. Mais cette variante prend moins bien en compte la disponibilité des coffres à bagages pour les derniers passagers qui ont tendance alors à descendre ou remonter l’allée pour trouver de la place dans les coffres. Raison pour laquelle la seconde variante assigne les numéros de sièges aux passagers en fonction du nombre de bagages à main de manière à répartir équitablement le nombre de bagages par rangée. Ce faisant les passagers de chaque rangée qui n’ont pas de bagages embarqueront en premier et ceux qui en ont le plus en dernier.


La méthode de Steffen a prouvé par des expériences qu’elle est presque deux fois plus rapide que la méthode conventionnelle et 20 à 30 % plus rapide que l’embarquement dans un ordre aléatoire. Mais dans la pratique elle est difficile à appliquer. En effet elle implique de séparer des groupes de voyageurs lors de l’embarquement. Or les couples mais encore plus les familles avec enfants ne veulent pas être séparés lors de l’embarquement.
Les compagnies n’ont donc pas de solution miracle et chacune applique sa propre méthode en fonction du type d’avion mais aussi de la classe ou du statut des passagers (UM, passagers avec nourrissons, famille nombreuse, passagers nécessitant une assistance, etc…). Parmi les méthodes notables on peut citer celle de Southwest par exemple qui procède au débarquement par l’arrière alors que l’embarquement commence à l’avant à la suite de l’équipe de nettoyage rapide afin de réduire le temps d’escale.
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