Le gouvernement d’Antigua-et-Barbuda est en pourparlers avec les administrateurs de la LIAT (1974) en vue de racheter les actifs de la compagnie aérienne en difficulté pour sa nouvelle société LIAT (2020) Limited qui est un projet de coentreprise avec Air Peace du Nigeria. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié à l’issue d’une réunion du conseil des ministres au début du mois de septembre. On peut y apprendre que la nouvelle compagnie aérienne a déjà obtenu un certificat de transporteur aérien (AOC) et disposera d’un total de six avions.
S’exprirmant dans une émission de radio le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a déclaré que son administration allait de l’avant avec l’objectif de lancement de la nouvelle LIAT 2020 Ltd d’ici novembre de cette année. Il espère que d’autres pays de la région se joindront à l’entreprise régionale.
Nous aurons toujours des désaccords, mais en fin de compte, nous parviendrons à une synthèse des idées et nous irons de l’avant pour parvenir à un consensus. Au final, je garde l’espoir que nous trouverons une solution pour offrir un transport régional durable aux habitants de l’OECS1 et de la région CARICOM dans son ensemble. Gaston Browne, premier ministre d’Antigua-et-Barbuda
Le premier ministre a également annoncé que la nouvelle compagnie pourrait recevoir de 15 à 20 millions de dollars US de la part du gouvernement et être désolidarisée des dettes de l’ancienne entité. Toutefois elle devra s’acquitter du droit d’achat de la marque LIAT. Il a également confirmé que le gouvernement appuierait l’achat de nouveaux avions.
La compagnie LIAT historique de 1974 est détenue conjointement par les gouvernements d’Antigua-et-Barbuda, de la Dominique, de la Barbade et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Elle avait été placée sous administration judiciaire en juillet 2020. Puis avait repris ses activités en novembre de la même année avec un programme d’exploitation réduit. Les gouvernements actionnaires ont pour objectif de la remplacer par la nouvelle LIAT 2020 Ltd, une nouvelle société libérée des dettes héritées du passé. Mais les modalités de financement de la nouvelle entité ont été un obstacle majeur ces derniers mois. Si Antigua-et-Barbuda ainsi que la Dominique se sont engagées à financer la nouvelle société, les autres actionnaires ne se sont toujours pas engagés.
De fait d’autres États n’ont jamais caché leur ambition de développer une autre compagnie aérienne. Cette thèse est appuyée par les révélations de Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. En effet ce dernier affirme avoir obtenu une offre de la Banque de Développement des Caraïbes (CDB) pour la création d’une compagnie aérienne régionale qui serait détenue par l’ensemble des États membres de l’OECS et par la CDB elle-même.
En attendant le gouvernement d’Antigua-et-Barbuda semble vouloir accélérer la mise en place de la nouvelle LIAT. La nouvelle compagnie, qui ne pourrait compter au départ que sur les trois ATR42-600 et un DHC-6-300 de la flotte actuelle, regarde attentivement les futurs développements d’Air Antilles. Cette dernière pourrait cesser d’exploiter certaines des routes entres les îles anglophones après sa reprise. Ce qui constituerait une aubaine pour la nouvelle LIAT. Toutefois deux autres acteurs, Caribbean Airlines et interCaribbean, sont également prêts à reprendre le trafic éventuellement abandonné par Air Antilles.
(1) OECS : Organisation des États de la Caraïbe orientale regroupant Antigua-et-Barbuda, la Dominique, la Grenade, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint-Kitts-et-Nevis, Montserrat, Anguilla et les îles Vierges britanniques.
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