On y pense pas toujours mais quand on embarque sur une avion de ligne on monte dans une machine particulièrement complexe comme les Airbus A380 qui sont constitués de plus d’un millions de pièces.
Les avions d’aujourd’hui sont des machines soigneusement réglées, dotées de systèmes primaires et des systèmes secondaires qui sont sécurisés avec des systèmes de sauvegarde eux-mêmes parfois secourus…Tout cela pour assurer un vol sans escale qui peut durer jusqu’à 18 heures en toute sérénité.
Cette garantie est assurée par des cycles de maintenances qui sont appliqués aux avions. Ces opérations visent à vérifier l’état de l’avion et à changer les équipements avant qu’ils ne soient plus opérationnels.
La fréquence des visites dépend de l’age de l’avion, du nombre de cycles de décollage et atterrissage, du total d’heures effectué ainsi que des recommandations du constructeur ou des autorités compétentes.
Les avions sont sous surveillance permanente. De nombreux capteurs installés à bord informent en temps réel des conditions de fonctionnement des équipements. De plus avant chaque vol une visite de pré-vol est exécutée par un membre du PNT. Elle permet visuellement de contrôler l’absence de fuite, de l’état des pneumatiques etc… En moyenne un avion subit 12 heures de contrôle continu par semaine.
Avant l’introduction des avions à réaction commerciaux, comme le Boeing 707 et le DC-8, l’entretien était effectué par des pilotes et des mécaniciens sur la base de leurs expériences individuelles. Ils créaient des procédures simples sans analyse appropriée. Cependant, l’apparition des compagnies aériennes et des avions à réaction a mis en lumière la nécessité d’une réglementation et l’élaboration d’un programme de maintenance. Ainsi sont apparus les quatre principaux types de maintenance.
Donc en en plus de ces opérations de surveillances en temps réel les avions subissent des contrôles plus poussés de quatre types : le type A (A-check), le type B (B-check), le type C (C-check) et le type D (D-check). Le B-check tend à être abandonné sur les avions modernes et il est effectué en partie lors du A-check.
Le A-check est effectué toutes les huit à dix semaines. Au cours de cette visite, les techniciens changent les filtres, vérifient et lubrifient les systèmes critiques. Ils effectuent également une inspection détaillée de tout l’équipement d’urgence. Le A-check prend entre 6 et 24 heures sur un mono-couloir.
Le C-check est effectué tous les 18 à 24 mois. C’est une opération qui immobilise l’avion pour au moins une semaine et est effectuée à l’abri dans un hangar. La structure entière de l’avion est passée au peigne fin. La carlingue est passée aux ultrasons pour déceler d’éventuelles fissures ou criques de fatigue. Les pièces importantes du moteur sont vérifiées ainsi que les câblages. Tous les instruments de l’habitacle ou cockpit sont entièrement vérifiés. Il arrive que les compagnies profitent de cette immobilisation pour procéder à des modifications ou changement d’équipement comme tels que les sièges des passagers ou le système de divertissement.
Le C-check mobilise de nombreux
intervenants et peut représenter jusqu’à 6000 heures de travail en tout.
Certaines autorités aéronautiques utilisent un type de contrôle, connu sous le nom de contrôle 3C ou Intermediate Layover (IL), qui comprend généralement un entretien structurel léger, y compris des contrôles de corrosion, ou sur des parties spécifiques de la cellule soumises à des charges élevées. La visite de contrôle 3C peut également être utilisé comme opportunité pour moderniser la cabine, par exemple en y installant de nouveaux sièges, des systèmes de divertissement ou de la moquette. Cela permet de réduire la durée d’immobilisation de l’avion, en effectuant simultanément deux tâches distinctes. Comme la fiabilité des composants s’est améliorée, certains MRO (Maintenance and Repair Organization) répartissent maintenant la charge de travail sur plusieurs contrôles de type C, ou incorporent plutôt ce contrôle 3C dans les visite de type D.
Enfin le D-check ou HMV (heavy maintenance visit) est la plus grosse opération de maintenance réalisée tous les six ans à dix ans. A cette occasion l’avion est entièrement démonté. Tout ce qui se trouve dans la cabine jusqu’à la moquette est retiré. Les moteurs sont également déposés. L’avion mis à nu, sa peinture retirée, sera scruté de près pendant plusieurs semaines.
L’avion est déposé sur des vérins géants et les trains d’atterrissages sont également démontés.
Le D-check dure en moyenne de quatre à huit semaines et se chiffre en millions de dollars.
Raison pour laquelle certaines compagnies préfèrent retirer de la flotte des avions vieillissants avant la visite obligatoire de type-D.
Sur les avions récents comme le Boeing 787 le D-check est effectué tous les 12 ans.
Après le D-check l’avion reprend du service presque comme un avion neuf pour plusieurs années.
